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Le Père du Compas

Le Compas que dansent tous les Haïtiens n’a pas toujours existé. D’ailleurs il n’a fêté ses 50 ans qu’en 2005. Avant son arrivée, plusieurs rythmes et danses cohabitant dans les salons et les boites de nuits du pays. On retrouve:
 
1. le Vodou Dahomen, le Zépòl ou Yanvalou, le nago, le banda…comme danses pour le rythme Rada.
2. Le rythme Congo et ses danses
3. Le rythme Pétro.
 
À la fin des années 30-40, Nemours Jean-Baptiste joue au banjo. Comme le font la plupart des troubadours de l’époque, il parcourt les villes pour jouer et gagner sa vie dans les fêtes champêtres.
 
Il est accompagné de Destinoble Barrateau à la clarinette et d’un certain Tolerme au tambour. Lorsque Destinoble passe au Saxophone, il en inculque à Nemours les premières notions.
 
Nemours fait sa première grande apparition au sein de l’ « Ensemble Atomique ». Il y joue à la guitare en compagnie du grand maître du Saxophone Wébert Sicot.
 
C’est à Saut d’Eau, à l’occasion de la fête de la Vyèj Mirak que Nemours, regardant joué un petit groupe troubadour, a l’idée d’un nouveau rythme. « Sicot, avèk misik sa a, nou ka fè yon bagay ! » partage-t-il avec son maestro.
 
Le 25 Juillet 1955, à la Place Saint Anne, où plus tard on retrouvera la boulangerie Chez Maggy, Nemours fonde le Conjunto Internacional. Nom qui traduisait l’attrait de l’époque pour la musique espagnole.
 
Ce nouveau groupe, avec son nouveau rythme a toutes les peines du monde à se faire accepter par la communauté musicale d’alors.  Il leur est reproché de négliger nos danses rythmes locaux en faveur d’un autre rythme étranger ; parce que selon l’opinion générale, ce nouveau rythme était un plagia de la meringue (prononcez : méringué) dominicaine.
 
Un mois après la création du Compas, Webert Sicot présent au public sa Cadence Rampas. En fait c’est la même cadence que le Compas avec la petite différence qu’au lieu de faire jouer la basse en 1-2, il la fit exécuter un 1-1-2 pour une même durée.
 
Nemours Jean-Baptiste et son Compas Direct réussissent à se faire une place dans la musique en entamant une polémique avec le Super Jazz des Jeunes et son chanteur-vedette Gérard Dupervil. L’un des Orchestre les plus prisés à l’époque, Le Super Jazz des Jeune devra bientôt déchanter et avouer la supériorité du compas qu’affectionne surtout la jeunesse montante.
 
Mais c’est avec son compère de toujours que Nemours offrira au pays une polémique musicale qui aujourd’hui encore fait rêver plus d’un. Les quatre couleurs de Webert Sicot () n’arriveront jamais à bout des blanc et rouge de nemours. Et même, à la fin de leur carrière, Nemours et Sicot signeront ensemble un album ou ce dernier reconnaîtra la victoire du Compas.
 
Nemours est pourtant mort dans la gêne et l’indifférence. Jusqu`à aujourd’hui, aucun monument ne lui est dédié. Il est question d’un musée « Nemours Jean-Baptiste », mais aucune initiative n’est encore prise. J’espère qu’arrivera un jour qui lui rendra l’hommage lui étant dû. En attendant, à chaque note de compas que j’écoute je dis merci à Dieu pour nous avoir donné Nemours Jean-Baptiste.
 
Tilou 
29 mai 2005

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