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Joyeux Carnaval


Ma passion pour les meringues  carnavalesques m’a souvent attiré quelques
moqueries.  Des amis qui ne concevaient
pas que l’on puisse en  écouter et en chanter
à longueur d’année s’amusaient à dire que si je passais mon temps consacré aux
compositions carnavalesques à d’autres études, je serais un génie.

J’avoue que cela m’a quelques fois titillé
aussi. Je pensais que si j’avais pris le temps d’ouvrir tous les livres de langues
à apprendre en 90 jours, j’aurais été un érudit polyglotte et, peut-être, même
considéré comme un maître traducteur.
Bon, cela n’a certes pas été le cas, mais
je ne regrette rien. Parce qu’aujourd’hui, grâce à ma passion du carnaval, je
suis le seul à comprendre notre politique. Oui ! Sérieux ! Toutes les
démarches, toute la logique peuvent être trouvées et comprises dans certaines méringues.
D’abord, 1989 nous renseigne sur un aspect
du pays qui charme beaucoup d’hommes de la politique. La meringue « woule
m de bò » d’un groupe de Pétion-Ville avait comme premier refrain : « Gad’On
peyi Woy !!! Woy !!! Gad’on Peyi ! M’fè sa m’pito ! »
Ensuite, En 1994, il est clair que notre
président sait comment se conduire en chef et donner des ultimatums. C’est
cette année qu’il se proclame Prezidan Konpa, et déjà il accorde un délai « expirant
au dimanche gras à tous ceux qui avaient déserté » son camp des
grenadiers.
Je me rappelle que lors de la campagne,
certaines mauvaises langues mal informées et voulant vraisemblablement le dénigrer
le traitèrent de fou.  Elles étaient mal
informées, en effet puisque lui-même avait avoué en 1996 : « M’anraje
E E E E !!! »
Bon, c’est à partir de cette année que j’ai
arrêté de suivre ses œuvres. Donc, je ne saurais trop dire ce qui reste à
venir. Je sais que son dernier album parlait de « Bandi Legal », mais
bon…
Attendons-nous à plusieurs autres jours de
carnaval. Il s’était plaint une fois que «3 jou gra selman nou genyen pou nou
banboche »et avait suggéré « kite tanbou a woule pou nou bliye lapenn
nou ».
Vous savez, on pourra tout reprocher à
notre président, mais on ne pourra jamais l’accuser de ne pas tenir parole. La
seule fois où je l’ai entendu dire quelque chose que je peux jusqu’à présent
soutenir, c’est lorsqu’il annonçait que l’artiste d’un côté et l’homme de l’autre.
Bon, l’artiste tout le monde le connaît. L’homme, on attend toujours qu’il nous
soit présenté.
En tout cas, je conseillerais à tout le
monde de se mettre aux études des meringues. D’abord parce que ça permet de mieux
comprendre la politique d’aujourd’hui, ensuite parce qu’au train où ça va, on n’est
jamais à l’abri d’un jour gras imprévu. Joyeux carnaval à tous.
Et puis…  « S’ak pa kontan,
anbake ! »
Tilou

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