Lorsque l’on compatit au malheur de quelqu’un, on essaie d’aider à soulager la douleur. Lorsque l’on est responsable. On fait en sorte d’éviter le plus que possible ces malheurs. Compatir, c’est avoir de la compassion. Ce n’est pas prétendre en avoir.
D’abord, le Cap (Le lieu) n’est pas en cause.
Il ne faut pas voir le fait comme étant survenu au Cap, mais à Ayiti. Ce n’est qu’un hasard si cela ne s’est pas produit (ou pas encore) à n’importe quel autre lieu sur le territoire.
Un camion qui pour épargner une motocyclette fait une manœuvre provoquant son renversement, des membres de la population profitant d’un accident pour voler des marchandises, la police inefficace à prévenir un danger…tout cela n’est en rien une spécificité capoise. Toutes les conditions ayant conduit au drame sont réunies partout ailleurs chez nous.
Ensuite, Ce n’est donc pas un accident!
Un accident est imprévisible. Ça arrive! Ce qui s’est passé hier en Ayiti, n’en est pas un. C’est une conséquence logique d’une non gouvernance, du non souci de la gestion de la circulation… de l’occupation des postes à responsabilités par des personnes n’ayant aucun souci du bien-être de leurs concitoyens et concitoyennes.
Il n’y a quelques années, un camion, dont les freins ayant lâché, avaient causé la mort, devant le bâtiment de la télévision nationale à Delmas. Plutôt que de reprendre le programme d’inspection technique des véhicules, les autorités avaient interdits aux citoyens d’attendre leurs bus à l’endroit du drame. Comme si le problème avait été le lieu de l’accident plutôt que le mauvais état de nos voitures.
Probablement, ce sera pareil après la tragédie d’hier soir: On aura droit, au mieux, à des simulacres de décisions, des gerbes de fleurs pour décorer des photos officielles et accompagner ces mascarades de mesures vidées de leurs sens: ces mesures de « jour de deuil », de drapeau à mi-mât…qui n’émeuvent plus personne parce qu’elles ne servent à RIEN!