L’autre jour, je me suis rendu à l’évidence : il y a des combats perdus d’avance. Certains rêves que je caresse ne se réaliseront sans doute jamais.
Qu’il n’y ait plus autant d’hommes politiques n’ayant rien à faire du sort de leurs peuples ; que les instituteurs se soucient un peu de la qualité de ce qu’ils apprennent à leurs élèves ; que les pasteurs et prêtres arrêtent de vendre aux pauvres leur opium et s’enrichir au nom de leurs causes; que les médecins aient un peu plus pitié de la poche de leurs patients (bon, on a quand même le droit de rêver non ?) ; que la sobriété soit une constante au sein du gouvernement Ayitien (ok, d’accord il ne faut pas dormir aussi profondément) ; que hommes ou femmes, nous nous respectons les uns les autres …Tout cela n’est peut-être que pure utopie.
Voir les humains vivre honnêtement, en faisant attention à leur dignité ; Voir le mariage respecté comme cela se devrait, avec un respect et un amour de la même dimension que le sacrement ; voir les institutions tenir leurs rôles pour guider la société…Le gouvernement, gouvernant; l’Église, édifiant; l’École, instruisant; la famille, éduquant…que cela serait beau !
Mais ce n’est pas possible !
Parce que personne n’y croit. Certes, plus d’un le souhaite. Mais n’y croient guère. C’est que c’est compliqué de croire encore à quelques choses que piétinent ceux-là mêmes qui les prônent. Et que ça fait mal quand cela vient de nos plus proches voisins.
Alors on a envie de tout balancer, de faire comme tout le monde. Oublier ces histoires de conviction, de foi. Foutre tout par-dessus bord et…vivre heureux. Comme tout le monde !
J’ai essayé cela, pendant deux jours. Je me suis mis à…(anfen, mwen pa kwè nou panse mwen fou pou mwen ta met afè mwen deyò !?). Et pendant ces deux jours, j’ai respiré un autre air. Nauséabond, mais…rafraîchissant. Hmm ! (presque comme la cigarette ?)
Mais à cet air, je ne veux plus goûter. Parce que ce n’est pas moi, ça. Non ! Ce n’est pas moi, de faire comme les autres rien que pour faire comme les autres. J’ai des convictions et j’y tiens.
Je ne suis pas comme je suis pour être aimé des autres, mais parce qu’en mon âme j’ai la conviction que le bien, le respect, l’honnêteté et la vérité sont des valeurs dépassant les mots qu’on utilise pour les nommer. Ils n’ont de sens que dans le vécu.
Alors, je laisse aux autres, ceux qui s’en sont habitués, ceux qui m’ont déçu, ceux qui aiment cela…je laisse donc aux autres le plaisir de l’air nauséabond. Moi, je continue la route. Je la continuerai…avec ceux qui voudront. Seul. Avec l’aide de Dieu, je la continuerai.
Je continuerai donc ce combat, sans trop me préoccuper de son issu, parce que quand on mène le bon combat, on ne se soucie pas de qui va gagner. On se contente de combattre de toutes ses forces pour que le rêve, un jour, devienne réalité.
Du fond du cœur,
Tilou