Les périodes électorales ayitiennes s’accompagnent toujours de discussions. Vous vous dites peut-être que des élections sont justement le moment propice à des discussions sur les grandes directions que doit prendre un peuple, etc. Ç’aurait été ainsi banal si effectivement c’était le contenu des conversations.
Mais non! Le moment où les projets, propositions et contenus de programmes seront importants aux yeux des électeurs ne semble pas prêt d’arriver.
Il est plutôt question ces temps-ci de certaines candidatures à la présidence que beaucoup qualifient de scandales; principalement celles (encore éventuelles) de deux vedettes de musique.
Bon, disons tout de suite que je ne supporte aucun de ces (éventuels) candidats. J’ai l’intuition que, même avec une bonne volonté, aucun des deux n’est en mesure de coordonner les affaires de l’État.
C’est qu’ils n’ont aucune expérience dans le domaine. Certes, l’un d’eux, à une certaine époque, avait accéder à la présidence imaginaire du Compas. Mais ça n’avait rien de démocratique : Il se l’était adjugé par auto proclamation :…Coup d’État!
Et puis, ce fut le début de son déclin. Après cette année-là, il ne produisit aucune méringue digne de ce nom. Même que toutes ses œuvres références sont antérieures à sa prise de pouvoir. La présidence ne lui a donc pas trop bien réussi.
Cependant, je ne comprends vraiment pas l’explosion que provoquent les rumeurs de leurs candidatures. Bon, j’admets que l’on puisse être fatigué avec les anciens soûlauds, mais on ne peut leur enlever ce que leur garantit la constitution. (Pa gen okenn kote yo di ki profesyon ki dwe prezidan!) Et puis, à voir comment nous sommes gouvernés depuis quelques temps, il n’est pas anormal que chacun se sente à la hauteur d’être responsable de l’État.
Ils ont autant le droit que quiconque de briguer la présidence de leur pays. Celui duquel ils sont citoyens. Et moi, ça ne me dérange pas du tout.
Ce qui me fait peur, pourtant, c’est qu’ils risquent d’y arriver. Ah, là c’est un autre problème. C’est même LE problème : Nous avons un électorat inapte à assurer son rôle. On a beau dire et répéter (par populisme, évidemment) que le peuple est mature, qu’il sait ce qui lui convient…Il prouve le contraire à chaque élection.
Le peuple ne vote pas de projet, de programme. Certaines fois, il vote même celui qui en présente le moins.
Si les citoyens se penchaient un peu plus sur le contenu des promesses des candidats, la crainte que suscite l’éventuelle candidature de ces deux stars de la musique n’aurait pas vu le jour.
Mais, vous savez, ceux qui s’offusquent contre la volonté de nos SipèSta à briguer la plus haute marche de l’État ne valent pas mieux que ceux-là qui avaient offert leurs votes à un kandida Bèbè. Ils font pareil en condamnant leurs accusés sans écouter leurs plaidoiries que seraient les programmes de campagnes qu’ils auraient construits.
Tilou