Il est souvent dit qu’Ayiti possède une culture riche et forte. Je ne suis pas d’accord! (Kouman «se sa [ou] konnen an»?).
…Je ne suis pas d’accord et pense même, au contraire, qu’elle tend à perdre ses traits culturels.
Les dimanches après-midi d’autrefois, les enfants s’habillaient particulièrement, même lorsqu’ils ne devaient se rendre nulle part. Maintenant, c’est du passé.
Les premières semaines de l’année ne tarissaient pas de «bònane», «santé», etc. De nos jours, on est chanceux d’entendre des souhaits le 3 janvier.
Notre musique? quelle «Notre»? Nos musiciens n’ont aucune connaissance de son histoire et la plupart de nos groupes musicaux ne savent même pas ce qu’ils tentent de jouer. Les plus jeunes n’écoutent plus que de l’importée: Hip Hop, RnB, Dancehall (dans sal?), etc.
Nos langues? comment ça, «nos langues»? ah oui! le Créole et le Français. Venons-en donc à notre chère langue maternelle et à notre langue d’instruction. À part que l’on ne s’accorde pas sur qui parle correctement le créole, cette langue est méprisée et humiliée par bon nombre d’entre nous. Et quant au Français!…
Rien que pour faire comme à la télé, un Ayitien, en Ayiti trouve naturel de s’adresser à un compatriote, également en Ayiti, en Anglais; sans se demander si le compatriote en question est familier à la langue de Shakespeare.
Le «bientôt» devient «soon». Les policers ne réclament plus de «renforts» mais «backup».
Et nos prénoms se tournent vers les Mackenson, Jackson, Robertson,…
Toujours pour reproduire le cinéma, on ne dit plus «bonjou», mais «sali» et pour que ça diffère encore plus du «salut» français certains petits malins préfèrent «salui!»
Alors, comment malgré tout peut-on qualifier notre culture de forte?
Je ne vois vraiment pas!…à moins que mépriser ses traditions puisse être considéré comme un trait culturel!?
Tilou
J’adore et tu dis vrai.