Aujourd’hui, c’est jour de jeûne. C’est vendredi-saint. C’est pour commémorer le sacrifice du Christ que les Chrétiens soulignent ce jour.
En Ayiti, on en profite pour manger en famille. Les occasions se raréfiant, c’est un temps que l’on chérit.
Mais, le moment culminant de ce jour reste celui du repas. Ah vraiment, on a droit à l’abondance.
Entre nous , je ne connais aucun jour de l’année ou les Ayitiens mangent autant. Mais, vraiment, aucun. Même le dimanche pâques et le 2 janvier ne sont à la hauteur. On croirait que la gourmandise est passée au rang d’«idéal».
Certes le vendredi saint, la viande rouge n’a pas droit de citer. Mais à part ça….
On a droit, rien que pour l’entrée à du poisson, beaucoup de poisson. Surtout de la morue, du gros sel et de la sardine. On l’accompagne d’oeufs, de betteraves, de vivres de salade. Ensuite, comme dans tout repas Ayitien digne de ce nom, on fait place au riz. hmmmmm… un bon riz blanc, bien chaud sur lequel une bonne coulée de purée de poids blanc vient layiter. Et avec ça, on reprend du poisson. Beaucoup de poisson.
On se régale aussi d’un bon vin, quand on peut. Mais un dessert ne servirait à rien, puisque le temps de desservir n’arrive jamais: quand on croit avoir fini…il reste encore pour plus tard et demain.
Heureusement que c’est un jour de jeûne. Sinon, qu’est-ce que ça serait!!!
L’inconvénient (l’avantage, pour certains que je connais) c’est que le mot «jeûne», lui-même perd son sens. Il devient toujours associé à nourriture. En témoignent les réunions de prières où l’on apporte sa cantine de viande et de riz et qui sont malgré tout appelées :«jeûnes!», faisant ainsi des jours où l’on jeûne les plus gras de l’année.
Tilou