Les billets de Tilou

Carnival Land

Donner une réception est pour beaucoup d’entre nous un bon moyen de marquer une date ou un événement. Après un baptême, une première communion, un mariage et même un enterrement, il est de coutume de recevoir la famille et les amis proches. Les anniversaires sont aussi marqués par la tenue d’une gentille fête.

Les capitalistes, eux, ont inventé les ventes spéciales pour souligner les saisons et les événements. Ainsi, chaque date particulière, chaque fête, chaque saison à son lot de «Ventes Spéciales». Le nouvel an, les fêtes de Pâques, les grandes vacances, la rentrée sont tous annoncés par des Rabais et autres avantages sur les produits en vente.

Depuis un an, nous en Ayiti, nous innovons en marquant nos périodes avec le Carnaval. On avait déjà eu le Carnaval National des Cayes pour fêter la saison carnavalesque (bon, oui, là, c’est normal). On nous a ensuite gratifié d’un carnaval des Fleurs, pour marquer les vacances d’été (On n’ a pas tous compris le rapport, mais bon…). Et maintenant il est bruit que nous aurons un carnaval des DJ à la veille de la rentrée (Carnaval Back to School ?).

Évidemment, il y a en toujours à se plaindre de tout. J’ai entendu certaines mauvaises langues accuser le président de gaspiller de l’argent dans une activité qui ne rapporte pas alors que le pays est en ruine. Pff !

Heureusement que notre gouvernement dekole sait faire des miracles. Avec la même dextérité utilisée pour les chiffres sur les nombre des nouveaux scolarisés gratuitement, les comptes du Carnaval se sont remplis. Floup !

Hein !? Qu’en dites-vous ? Hein !? Où sont les mauvaises langues? Avec ça, on ne peut plus rien reprocher au Carnaval. Même que j’encourage le président à poursuivre sur sa lancée (s’il n’ avait pas déjà ça en tête) : après le Carnaval Back-to-School, un GedeNaval. Ensuite un bon NwèlNaval avant un dernier KanavalBònAne.

Au fait, ça ne changerait pas de beaucoup pour un peuple qui, pour la moindre occasion (Retour d’ un ancien président exile, Match Brésil-Argentine, Real-Barça,…) transforme les rues en parcours de défilé. Mais ce sera au moins contrôlé et, surtout, rentable, maintenant.

Et puisque cela est rentable, pourquoi s’en priver ? Pourquoi ne pas carrément décréter mardi gras tous les premiers mardi du mois ? Le paradis, je vous dis ! Faire la fête à longueur d’année pour le progrès du pays. (Se pa ti dekole!).

En plus ça changerait l’image que les autres peuples ont du pays. Ce sera fini ces histoires de terre de misère et d’insécurité qu’il faut à tout prix éviter. Maintenant ce serait en foule que les étrangers se presseraient pour venir nous voir faire les madigra dans notre Canival Land.

Tilou

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