Beaucoup pensent que la division est la véritable source de tous les maux qui traversent notre pays. Certains croient qu’une entente entre les acteurs politiques pourrait nous sortir de cet enlisement dans la pauvreté.
Ainsi, il n’est pas rare d’entendre des messages d’entente, des appels au dialogue et au compromis. Et ceci, même des principaux concernés.
Tous les acteurs politiques de quelque camp que ce soit en font leur slogan.
Bon, pour faire original, chacun y va de son expression. Si certains disent bien “dialogue”, d’autres préfèrent “conférence” et d’autres encore “table ronde”. (Je vous fais grâce des “woumble”, “chita pale”, etc.)
Mais l’idée est là. Et vu l’urgence, ça reste un détail. L’important, c’est qu’ils réclament tous une certaine concertation. Et c’est sans doute la seule position des acteurs politiques qui fait plaisir à tout le monde…à part moi !
Bah…non ! Moi, je ne vois pas cette affaire d’un bon œil. Alors, là, pas du tout !
Ce n’est pas que je sois confortable avec les querelles gratuites (pas pour nous tous, évidemment. Genyen ki byen touche pou sa), mais, à force de débattre sur les possibilités, l’opportunité et les modalités d’une entente, on oublie le plus important : S’entendre sur quoi ?
Et là, rien qu’imaginer le sujet de leurs discussions et le terrain d’entente possible me donne des frissons.
Réfléchissons… On ne négocie que sur nos désaccords, non !? Ce qui nous met d’accord n’est pas sujet à discussion, encore moins à des compromis. Or, leurs divergences n’ont toujours été qu’à propos de qui dirigerait l’ONA, l’APN ou tel autre « bwat » de l’État. Il n’est jamais question d’idéologie ; le problème ne s’est jamais posé en termes de choix d’investissement industriel, de programme scolaire ou de projet agricole. Sur ces points, ils s’entendent déjà. En tout cas, leurs discours ne témoignent d’aucune contradiction. Ils sont TOUS d’accord qu’il faut TOUT faire: « fòk gen plis envestisman pou bay travay », « fòk gen plis lekòl », « fòk nou relanse agrikilti »,…les mêmes solutions sont prônées par tous.
Par contre, chaque camp accuse les autres de vols, de gabegie, de corruption, de malversations et surtout de vouloir s’accaparer de toutes les richesses sans rien laisser aux autres. Leurs désaccords ne résideraient-ils donc que dans la séparation du gâteau ? Et une éventuelle entente devra-elle traiter de comment plumer la poule ?
Vous commencez à comprendre… Vous imaginez bien que les loups ne vont pas s’allier pour le bien-être des moutons. Le résultat pourrait plus s’apparenter à un pacte entre loups, qu’à une feuille de route pour le bien du pays. Ça me fait peur, je vous dis !
Bon, la seule opportunité que cela pourrait offrir, si les accusations des uns et des autres tiennent, évidemment, c’est une bonne provision pour les coffrer tous, et d’un coup, pour association de malfaiteurs. Exactement comme dans les films policiers d’Hollywood. On attend qu’ils soient tous réunis pour leur Dialogue et la cavalerie débarque : “Hauts les mains ! Vous êtes en état d’arrestation !” Quel joli coup de filet ce serait.
Mais bon, il ne faut pas trop rêver non plus, Il faudrait bien plus que ce simple filet pour attraper des requins qui s’allient pour garder les ressources de l’Océan.
Tilou