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Reflexions sur la vente de CD musicaux

Contrairement à ce qui se fait dans pas mal d’autres pays, la vente d’album rapporte très peu aux musiciens en Ayiti.
Cela résulte du fait que les producteurs ne veulent pas, et ils ont raison, investir trop fortement dans une activité dont le fruit n’est qu’hypotétique, puisque les cd peinent à être achetés.
1. Les principales causes de la «non-vente» des cd
Faible pouvoir d’achat
La première cause est, selon moi, le manque de moyen du consommateur. Ne pouvant pas satisfaire ses besoins primaires ou n’y arrivant que difficilement, il est compréhensible que l’achat d’un CD, et aux prix offerts, ne soit guerre une priorité. Ceci, même lorsqu’il s’agit d’un mélomane.
De plus, la plupart des groupes se partageant le même public, il faudrait pour que les cd se vendent mieux qu’un seul individu soit en mesure d’acheter plusieurs.
Marché des copies
La facilité de se procurer une copie à bon marché (jusqu’à 25 gourdes) est un autre facteur important. La multiplication de marchandes et marchands de copies sur les trottoirs de nos villes, au su de tout le monde n’encourage certainement pas l’achat de cd original chez les disquaires. Elle décourage même une bonne partie des personnes qui aurait pu faire un effort pour posséder en posséder un.

Accessibilité de la technologie

La prolifération de gadget informatique et la facilité de duppliquer le contenu du cd d’un ami doivent aussi y être pour quelque chose.
Traitrise au sein même des musiciens
Soulignons que, certaines fois, ces voies, supposées illicites, sont pourvues par des membres ou des proches de membres des groupes musicaux. On a plusieurs fois trouvé un album musical disponible dans la rue avant qu’il ne soit en vente chez les disquaires.

2. Délicatesse de certaines propositions

Plutôt que de réelles propositions, j’ai souvent entendu des musiciens et des présentateurs d’émissions musicales se plaindre.
Sensibilisation du consommateur
Leur première démarche qui vise la conscientisation du consommateur ne peut pas fonctionner pour les raisons que j’ai évoquées plus haut.
Vivant dans une société capitaliste, il nous faut comprendre que la loi du marché recommande à l’acheteur de se fournir là où c’est moins cher. Et si personne ne trouve anormal que des copies se vendent en pleine rue, pourquoi, lui, ne devrait-il pas s’en acheter?
Empêchement de la vente des copies
La solution semble alors être, naturellement, d’interdire la vente des copies et de sanctionner ceux qui s’y adonnent en pleine rue.
Mais dans un pays tel que le nôtre, il convient de prendre en compte l’impact social d’une telle démarche: Peut-on, sans aucune considération, mettre à la rue des centaines de gens dépendant de ce commerce? Ne serait-ce pas les diriger vers d’autres voies de survie peut-être plus néfastes pour la société?
3. Propositions plus conciliantes
Réduction du prix des CD
Réduire sensiblement le prix des cd sur le marché peut être un bon début dans la solution du problème. Cela peut permettre de récupérer quelques amateurs se fournissant habituellement sur les trottoirs.
Certes, je ne connais pas le coût de production et peut-être que les prix tels qu’ils sont actuellement ne rapportent déjà pas grand-chose au producteur. Mais si cela peut permettre d’écouler quelques cd qui ne se seraient vraisemblablement pas vendus, c’est une option à ne pas négliger.
Production d’une version “Entrée de gamme”
Pourrait être intéressant également de produire deux versions des albums. Une version standard, telle qu’on les connaît ; avec un emballage soigné, les textes des chansons, etc.
Puis, une autre, moins chère ; avec quelques musiques (peut-être les plus commerciales), une simple pochette imprimée à bon marché et indiquant seulement les titres des chansons.
Cette version d’entrée de gamme, accrochera quelques consommateurs (chauffeurs de taxi, etc.) sans nuire à la vente de la version standard qui aura la préférence des collectionneurs et des vrais amateurs.
Intégration des vendeurs de copie dans la chaine de vente
Ce qui selon moi, découragerait le plus l’utilisation de copies et, par voie de conséquence, augmenterait la circulation des originaux, serait l’intégration des actuels vendeurs des trottoirs dans la chaine de vente.
Ils pourraient être, par exemple, les principaux détaillants de la version d’entrée de gamme. Leur rémunération se ferait alors, dans le pire des cas, sur la base d’un pourcentage de leur vente.
4. Conclusion
Ces propositions ne résultent pas d’une étude scientifique àpres enquêtes, sondages et autres. Elles ne sont que de simples idées qui, j’espère, aideront à améliorer la distribution légale des albums musicaux en Ayiti.

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