En témoigne, justement, son album à peine mis à l’appréciation du public.
La musique
Les mélodies sont plutôt berçantes et accompagnées d’un chant dont le style et la voix sont très originales. La couleur dominante, qui est certes reggae et ragga , se mélange parfois au compas (Lòv pou Lòv[6]) pour une note un peu troubadour (au sens créole).
Il est seulement regrettable que l’instrumental trahisse trop le « drums machine » et le synthétiseur.
Le texte
C’est le point le plus fort de l’album. Rien à voir avec la pauvre monotonie des « Cheri ann al fè lanmou, cheri pou kisa ou kite m’. »
Bélo commence par déplorer l’Etat de notre nation et nous exhorte à travailler à sa restauration (Lakou trankil [1]). Il explique que les musiciens n’ont pas à se concurrencer, mais peuvent et doivent travailler ensemble sans se nuire les uns aux autres (Match[4]). La cinquième pièce (Istwa dwòl) est pour ma part le plus beau texte de tout le lot. Emouvant et réaliste, elle nous invite à repenser à l’exportation de toutes nos ressources humaines. Bélo n’oublie pas, dans ses textes, Dieu qu’il glorifie et qu’il avoue devoir remercier parce qu’Il lui a donné la vie. La dixième pièce (Timatant nan rout) est un bel hommage rendu aux mères de familles qui se battent pour la vie et l’avenir de leurs enfants.
Mais le nouveau chanteur n’oublie pas pour autant l’amour qu’il exprime sous différents aspects (Tenza[3]), (Diore[8]), (M’Deside[9]).
Comptant donc 10 plages,« Lakou Trankil » est le titre du premier album de Murat Jean Belony. Livré avec un emballage plutôt soigné, bien que je déplore certaines fautes d’orthographes et des inexactitudes dans la reproduction de certains textes de chants, ce CD se démarque de ce qui est devenu la norme depuis quelques années. Non ! ce n’est pas un produit de l’industrie musical, c’est une œuvre d’Art !.
Bravo à Bélo !.
Tilou
20 décembre 2005